"C’est comme la période de Noël": comment les commerçants de Monaco se préparent avant le début du Grand Prix de Formule 1

Dans les rues de Monaco, c’est presque le calme avant la tempête GP. Pourtant, à la veille du départ du Grand Prix de Monaco (22 au 25 mai), les commerçants vivent une montée en pression aussi intense que celles des pneus sur la ligne de départ. "Nous nous préparons plus d’un an à l’avance. Les précommandes sont faites en mai 2024, avant même d’avoir le résultat de la course. Il faut surtout anticiper", explique Manuela, la responsable de la Boutique Formule 1 située rue Grimaldi.
Pour préparer au mieux cette période du GP, le secret, c’est la préparation des stocks. "Nous doublons notre stock de cigarettes et nous faisons de grosses réserves pour les souvenirs, notamment ceux autour de Ferrari, tout le monde se les arrache ", détaille Mélisante, vendeuse au Khédive, le bar-tabac du boulevard Albert-Ier. Un emplacement stratégique au cœur du Grand Prix qui oblige aussi la boutique a changé ses habitudes. "Nous prévoyons aussi des stocks importants pour les boissons non alcoolisés comme l’eau et les sodas. Nous triplons nos volumes pour l’occasion ", ajoute-t-elle. Si l’intérieur ne change pas, la boutique met en valeur les objets dédiés à la Formule 1, et notamment de Ferrari et Charles Leclerc.
"Le GP de Monaco, c’est comme Noël pour JouéClub"Les stocks sont aussi un enjeu capital pour le pub "Le Slammer’s", situé rue Suffren-Reymond. "Pour vous rendre compte de l’affluence lors des quatre jours du Grand Prix, habituellement nous commandons 10 fûts de bière pour 4 jours. Pour la course, nous en commandons 100, explique Lisa, la gérante. C’est LE rendez-vous de l’année et nous voyons tous les ans les mêmes clients revenir dans notre bar."
Si l’anticipation des stocks est importante, il faut aussi attirer de nouveaux clients potentiels. "C’est très important de créer une vitrine attrayante pour séduire les spectateurs, estime Gabrielle, gérante de la boutique Optique Grosfillez, rue Princesse Caroline. « Le Grand Prix de Monaco, c’est comme la période de Noël pour JouéClub. Nous vendons énormément de lunettes de soleil durant ce week-end."
Renfort et excitationEt pour tenir le rythme des festivités qui attirent entre 200.000 et 300.000 personnes en Principauté pendant 4 jours, les équipes sont souvent renforcées ponctuellement pour répondre à l’afflux de visiteurs. " D’habitude nous sommes trois en boutique, nous en recrutons trois personnes supplémentaires pour l’occasion", explique Manuela. Mais quand cela n’est pas possible, une meilleure organisation est encore une fois la clé. "Nous restons tous les deux mon mari et moi. Nous demandons juste à nos parents de garder nos trois enfants pour le week-end", sourit de son côté Gabrielle.
Si la quantité de travail en amont est importante, cela n’impacte pas l’enthousiasme des commerçants. "Personnellement, j’attends cet évènement avec impatience dès le mois de mars. Il ne faut pas se plaindre de la charge de travail, au contraire, nous sommes très heureux d’avoir le Grand Prix et de nombreux rendez-vous tout au long de l’année", se réjouit Gabrielle.
Même ressenti du côté de la Boutique Formule 1 où ce rendez-vous incontournable suscite énormément d’excitation. "Il y a forcément une légère appréhension mais l’ambiance est tout de suite très chaleureuse. Tous les gens se réunissent autour d’une passion commune et au final nous en ressortons fatigués mais très heureux", avoue Manuela.
Quid des prix?C’est la question que doivent se poser certains spectateurs au moment de rentrer dans les boutiques monégasques durant les festivités: y a-t-il un effet Grand Prix sur la facture du client? "Les prix n’augmentent pas mais nous allons mettre en place des menus ‘‘spécial Grand Prix’’ pour réduire la carte et faciliter le travail en cuisine "; avoue un restaurateur présent sur le tracé du circuit.
"Certaines boutiques voisines gonflent notamment le prix des boissons. Ce n’est pas notre cas par respect pour les spectateurs et aussi pour les inciter à revenir tout au long du week-end, explique Mélisante. Nous sommes parfois 2 euros moins cher sur une simple bouteille d’eau".
À la veille du début des quatre jours du Grand Prix, les commerçants semblent en tout cas prêts à faire face au raz-de-marée Formule 1.
Nice Matin